Recueil n° 3 – 2014 71
L’écriture de la
Renaissance
se retrouve dans le traitement de la « scène répétée », en ce sens qu’Europe
apparaît quatre fois dans l’espace scénique, à l’intérieur d’une farandole (trois personnages à l’avant-plan et un
quatrième caché derrière les autres, penché contre un mur). Observez cette scène attentivement.
La nymphe évolue « à la manière » d’un
BOTTICELLI
. Par la scansion des trois personnages à l’avant-plan,
l’atmosphère de
LA PRIMAVERA
(1477-82)
est parfaitement palpable, avec, néanmoins, quelques légères modifications : à titre d’exemple, la posture cabrée
du personnage de droite se retrouve placée à gauche dans le tableau de
BOTTICELLI
. Qu’importe ? La
dimension onirique d’un épisode joyeux se retrouve exprimée par l’expérience de la culture. Comme il s’agit au
départ de la Grèce antique, une colonne dorique surmontée d’un chapiteau à volutes émerge comme un élément
de soutien, à la droite du tableau. Et l’évolution du mythe dans tout cela ? Eh bien, il apparaît tout à fait à l’arrière-
plan, à gauche de la toile, par une vue de l’Atomium, symbole de Bruxelles, capitale de l’Europe. En cela, l’artiste,
d’origine italienne ayant vécu longtemps en Albanie, affirme son appartenance à la Belgique dont il est devenu un
ressortissant.