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Recueil n° 3 – 2014 70
2) le coccyx, à l’intersection des espaces brun clair (en haut) et blanc (en bas). 3) une zone brun clair comprenant
les cuisses.
La signature chromatique de l’artiste se distingue par un contraste obtenu par des couleurs douces, portées par
des variations sur le brun, rehaussées d’ocre et de vert réalisé à base de terre verte.
Ce qu’il y a de fascinant dans la peinture de cet artiste c’est que, outre la mise en scène à l’intérieur du cadre, le
« détail » explose littéralement aux yeux du visiteur en le laissant pantois. Cela est dû au fait que (nous l’avons
mentionné plus haut) la matière sert d’écran au sujet pour que ce dernier se dévoile au visiteur. Car, ici, la
symbiose entre l’œuvre et le regard s’affirme dans le temps : la seule voie menant au dévoilement d’une œuvre
s’inscrivant dans une connaissance critique de l’Histoire de l’Art et de ses répercussions dans le monde
contemporain.
Mais que le visiteur ne se méprenne pas. Il ne s’agit pas d’une « visitation » des chefs-d’œuvres d’antan mais
bien de l’expression moderne d’une écriture passée.
LEONARD PERVIZI s’inscrit en droite ligne dans la lignée d’un
MICHEL-ANGE
, d’un
RAPHAËL
ou d’un
LÉONARD DE VINCI
. Sa peinture est imprégnée de
Renaissance
, tant dans le chromatisme qu’il emploie que
dans le traitement des sujets qu’il aborde.
Mais, par-dessus tout, il descend du 16
ème
siècle par la finesse du dessin qu’il adopte avant toute réalisation
finale. Car l’artiste est un dessinateur hors pair, quand nous sommes amenés à découvrir la beauté de ses
dessins préparatoires*
destinés, après d’éventuelles modifications, à figurer sur la toile.
En guise de première approche avec sa filiation classique, observons
EUROPE II D’ATOMIUM
(140 x 220 cm -
huile sur toile).
Nous voilà plongés en pleine
mythologie grecque
puisqu’il s’agit d’Europe enlevée par Zeus travesti en taureau
pour mieux la séduire par sa blancheur. L’œuvre nous pose la question suivante : qu’est-ce qu’un mythe ? Il s’agit
d’un récit édificateur bâti sur une légende, lequel, tout en gardant les ferments de son histoire, se transforme au fil
des cultures et des siècles. D’un épisode d’une grande violence (Zeus enlève Europe et du viol de celle-ci naîtra
le futur roi Minos), l’artiste nous offre une vision carrément enchanteresse.