Recueil n° 3 – 2014 53
représente un visage malade, buriné par une série de cratères de taille diverse (que l’on peut considérer comme
l’image de pustules).
Dissimulé à hauteur du front, se déploie un personnage extrêmement stylisé, à la forme diabolique aux bras et au
corps étirés, symbolisant la maladie installée dans l’organisme.
LIGHTNING WARRIORS
(86 x 65 cm)
représente une série de têtes « striées » par des faisceaux de lumière dorée. Ces stries symbolisent les
scarifications rituelles des cultures négro-africaines que l’on retrouve tant sur le corps que sur les statuettes. Ne
perdons jamais de vue que dans les sociétés traditionnelles, la statuette est le corps de l’esprit que l’on invoque.
Observons ce contraste saisissant entre l’univers lumineux de l’artiste avec le fond totalement noir du tableau. Ce
dernier exprime le noir le plus primitif, celui de l’univers sidéral, à partir duquel émerge le masque-visage.
Pourquoi STEPHAN GENTET utilise-t-il le numérique ?
L’artiste avait commencé à dessiner sur un iPad. Il aimait, par-dessus tout, le contact du crayon sur la tablette.
Cette succession de masques-visages trouve son origine lorsqu’il dessinait, à ses débuts, des visages d’hommes
jeunes, conçus à partir de ce qu’il nomme « une musique rythmée », à la fois souple et fluide.
La trace de ce rythme musical se retrouve dans les scarifications actuelles, à la fois chromatiques et lumineuses.
Ensuite intervient la phase de colorisation qu’il applique sur ces visages de façon, chaque fois, différente.