Page 67 - Tome 3 Imprimeur

Version HTML de base

Recueil n° 3 – 2014 61
Cette attention particulière concernant l’espace ne peut s’imaginer sans la présence physique de la nuit.
Indissociable de la nuit, l’espace met la ville en relief mieux que ne le fait le jour, car il souligne quantité de détails
que ne le ferait la lumière diurne.
Cela revient à dire que l’espace est le complément du sujet, en ce sens qu’il l’englobe dans un lointain assez
proche pour que le regard en saisisse toutes les variantes. Cette atmosphère lointaine résulte de l’amour que
l’artiste éprouve pour l’œuvre de
TURNER
au sein de laquelle tout évolue dans un flou magique.
Même s’il s’agit exceptionnellement d’une vue diurne,
VENISE
s’adapte parfaitement à cette esthétique.
Travaillée avec le plat du couteau, les toits existent par leur massivité sans pour autant se distinguer
individuellement. Le blanc de titane usité pour les coupoles de la basilique Saint-Marc se fond dans la lumière
diaphane.
Le nocturne
REFLETS
obéit également à ce procédé car volumes et lumières, conçus à la fois avec le plat du
couteau et au pinceau large, distinguent parfaitement chacun des éléments, contrairement au diurne
VENISE
,
lequel, avec la même technique, aboutit à un résultat drastiquement différent.
En plus d’être une très grande artiste, MIREILLE PRINTEMPS se révèle être une exploratrice de la palette. À
travers sa maîtrise technique et sa sensibilité, elle perce et traque la couleur bleue jusqu’à ses derniers
retranchements.
Arts
Lettres
MIREILLE PRINTEMPS et FRANÇOIS SPERANZA: interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes
Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires des deux derniers siècles
(10 septembre 2014 - Photo Robert Paul)