Page 38 - Tome 3 Imprimeur

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Recueil n° 3 – 2014 32
Dans
HORIZONS
(90 x 90 cm - technique mixte),
les silhouettes se dressent au loin. Une zone rouge incandescente, comprise entre des notes bleues, en dégradé
et jaunes, fait irruption au centre du tableau.
Est-ce l’horizon qui se dessine ? Toujours est-il que dans cette œuvre les personnages féminins, plutôt stylisés,
« regardent » au loin. Sauf que nous ne voyons pas leur regard, nous le devinons. En fait, nous le devinons parce
que nous substituons le nôtre au leur. Et cette boîte de cirage rouillée, campée au cœur d’une zone noire, à
hauteur du regard, que l’artiste a trouvée au fond d’une poubelle, arrive dans la composition comme un imprévu,
un élément volontairement perturbateur, censé brouiller la magie du moment. Où se situe-t-elle face à l’horizon ?
Où se place-t-elle face à nous-mêmes ? Et cet horizon qui divise le tableau, qu’est-il réellement ? Le visiteur se
situe précédant les personnages mais de quel côté de l’horizon est-il lui-même ? L’horizon est une vue de l’esprit
car il change selon les latitudes. Selon que l’on se situe d’un côté ou de l’autre. Observez cette série de collages,
à peine perceptibles, réalisés de façon minimaliste, se fondant dans les diverses zones chromatiques, sous-
tendant, à l’instar d’un muret imaginaire, le haut et le bas du tableau, tel l’horizon définit le ciel et la terre. Le titre
de l’œuvre se décline au pluriel. Sa lecture nous en fournit les clés.
Les couleurs ont une grande importance. Celles utilisées par l’artiste peuvent globalement être rangées en deux
catégories :
Couleurs tendres :
PORTRAITS
(mentionné plus haut) -
SOLITUDES
(mentionné plus haut) -
JOUEUSES DE
NGONI
(70 x 65 cm - technique mixte)