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Recueil n° 3 – 2014 31
est une évocation scénique d’une Afrique ancestrale, enveloppée dans un halo en fusion, composé de blanc
évanescent se mariant au vert virant vers le jaune clair. Les personnages évoluent dans un décor rural. Dans
cette œuvre, l’on remarque une interpénétration réussie entre le
dessin
(ce fut sa première forme d’expression)
et la
peinture
. Cela apparait flagrant avec le rendu physique du jeune agriculteur, lequel est très peu atteint par la
polychromie et dont les contours à la mine structurent les lignes directrices, tant pour l’anatomie que pour les
vêtements. Une zone se révèle vers le haut, à droite du tableau, laissant apparaître ce qui ressemble à une
ferme, auréolée d’une lumière flamboyante. Une portion de la toile a été soulevée et travaillée vers la droite,
accentuant l’impression d’une construction architecturale.
La conception des
personnages
est caractéristique de l’œuvre de WILLIAM KAYO, en ce sens qu’à l’exception
de
PORTRAITS
(70 x 65 cm - technique mixte),
présentant des femmes africaines souriant, ainsi que pour
SOLITUDES
, où le jeune agriculteur a manifestement
été portraituré, les personnages conçus par l’artiste se réduisent à la plus simple expression de
silhouettes
,
frêles et diaphanes, souvent campées debout, toujours baignées d’une lumière enveloppante, mises en exergue
par un contour extrêmement appuyé, conçu à la sciure de bois.
« Les silhouettes nous suivent » affirme l’artiste, en pointant son doigt vers le sol pour désigner nos ombres. « Ce
sont là les traces que nous laissons de nous-mêmes ».