Recueil n° 5 – 2016 75
où nous constatons cette association de peinture
et de collages, à l’intérieur d’un univers au désordre extrêmement maîtrisé. Des
fragments de plans de villes évoluent avec des zones aux couleurs incandescentes, alternant avec des teintes plus douces,
particulièrement au bas de la toile.
Il y a dans l’œuvre d’
ODILE BLANCHET une tentation de la forme révélée par une abondance de couleurs insufflée dans la
plasticité de la matière.
La dimension mythologique, l’artiste la traduit de façon «
biblique
», selon son expression, voulant insister par là sur le côté
«
cosmologique
» du créé. Sa peinture traduit les temps du «
commencement
».
Et comme pour tous débuts, elle se questionne sur l’origine mytho
-
physique de ces débuts, que l’on retrouve dans la personne de
la Femme, la matrice de laquelle est issu le créé.
MORGANEZ
(cité plus haut) est une expression bretonne signifiant : « Née de
la mer ». Elle distille une douceur maternelle, signifiée par cette image du « Naissant
» exprimée dans les traits du profil d’équin.
Tandis que la douceur maternelle confine avec la lumière céleste.
L’artiste
,
qui s’exprime à l’acrylique, a suivi trois années d’études aux
Beaux-Arts de Clermont-Ferrand, sans pour autant porter
son cursus à terme, pour éviter le professorat. Après un intervalle de dix ans, elle a renoué avec la peinture en repartant de zéro.
Son talent de dessinatrice (révélé dans le traitement du visage des
Gorgones
de
MORGANEZ
- cité plus haut)
s’est affirmé
après avoir suivi un atelier de dessin pendant sept ans. Par conséquent, elle possède une formation académique, à la base, tout
en poursuivant son parcours en tant qu’autodidacte. Ses influences sont multiples, de
CHAGALL
en passant par
de CHIRICO
,
tout en vouant une véritable admiration à
PICASSO
pour sa liberté créatrice.
Le titre de son exposition :
INTERSTELLAIRE
,
n’aurait pu mieux convenir, car il résume parfaitement la conception, à la fois
cosmique et créatrice, de la peinture
: à l’instar de l’étoile, la peinture est un concentré de matière en perpétuelle errance, à la
recherche constante de sa propre vérité.
François L. Speranza
.
Arts
Lettres
Collection "Belles signatures" (© 2016, Robert Paul)