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Recueil n° 3 – 2014 44
Le doré, la note jaune portée à son extrême, symbolisant déjà le besoin d’amour et de chaleur humaine,
transpose ici la fascination pour l’Orient mystique dans une approche participative de l’âme.
Le rouge fauve d’
INCANDESCENCE
nous dévoile la passion. Le bleu de
DREAMING
est une métaphore de
l’eau conduisant au bout du rêve, lequel n’est pas encore le réveil mais l’état onirique porté à sa plénitude.
Autodidacte et fière de l’être, FLORENCE PENET peint par passion. Ayant une formation juridique, la peinture
n’est pas qu’un simple « à-côté » mais bien une activité qui absorbe actuellement la totalité de son temps.
Elle a toujours baigné dans un univers où l’Art bénéficiait d’une importance majeure. Sa mère a fréquenté les
Beaux-Arts, ce qui, même autodidacte, lui a assuré une formation sérieuse.
Elle travaille essentiellement à l’huile. Après avoir réalisé beaucoup de glacis au niveau du fond, elle multiplie les
couches en leur assurant les mêmes teintes dans le but de leur conférer une harmonie.
Elle utilise très peu le couteau. Concernant la conception de la matière, elle utilise parfois de la poudre de marbre
comme pour les légers dégradés clairs de
DREAMING,
se mêlant au bleu.
Ayant commencé par l’abstrait, elle s’est dirigée vers un univers qui fait appel à la concrétude du connu comme
dans la savante utilisation du bleu rappelant un état entre le ciel et la mer.
Aucune préméditation ne l’anime. Une fois devant sa toile, elle se laisse guider par cette force qu’interprète
l’instrument de la couleur. Le rêve n’est pas préconçu. Il s’agit d’un art
brut
, non pas dans le sens où l’entendait
DUBUFFET
(un art conçu par un autodidacte privé de contexte culturel) mais bien dans le sens qu’il n’a subi
aucune gestation intellectuelle. Comme le disait si justement
PIER PAOLO PASOLINI
: « Pourquoi peindre une
image qui s’est déjà matérialisée dans le rêve ? N’existe-t-elle pas déjà ? ».
Il n’y a plus aujourd’hui aucune ligne de démarcation entre l’abstrait et le figuratif dans le parcours de l’artiste. Et
ses couleurs « improbables » rendent notre perception d’une fluidité certaine car si les rêves sont multiples, la
réalité, seule et rigide, mais déformée par la force de la couleur, les transcende tous et les rend « matériels » sur
la scène de la toile.
Tout dans l’œuvre de FLORENCE PENET se mélange dans la pâte de l’émotion.
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Collection "Belles signatures" (© 2014, Robert Paul)