Page 19 - Tome 3 Imprimeur

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Recueil n° 3 – 2014 13
Dans cette œuvre, la membrane (la peau expulsée du verre) trouve précisément cette dimension baroque dans
ce côté torturé que présentent les sculptures de cette époque, elles-mêmes héritières de la sculpture antique,
particulièrement dans la réalisation des plis des vêtements. Dans cette pièce, la présence de verre réduit en fines
brisures à l’intérieur de la peau, évoque la pluie, donnant à la matière un côté lisse et mouillé.
Ce qui saute immédiatement aux yeux du visiteur, c’est l’absence de visage sur les dessins de l’artiste
représentant des torses. En effet, ce dernier prive les corps d’identité, les cantonnant à de simples réceptacles
dynamiques, destinés à être engendrés par le tracé du fusain.
DESSIN 10
représente une coupe de membrane. Remarquons le traitement de la matière. La consistance de la chair,
l’élasticité des tissus puissants comme des muscles en extension. Le trait au service de la matière règne en
maître.