Recueil n° 5 – 2016 81
Sa formation, elle la suivit alors qu’elle était encore aux études. Elle prit des cours de dessin tout en terminant son
Mémoire de
Philosophie
à Lyon
. Peignant essentiellement à l’huile, elle se considère comme une autodidacte.
En 2008, elle participa à une exposition dont le thème était celui de
Lascaux
.
C’est ainsi que toute l’émotion
passée resurgit à la
surface, jusqu’à lui faire sentir que, dorénavant
,
elle allait fonder son œuvre sur cette esthétique.
CAVALCADES
traduit l’esprit d’une dyna
mique essentielle. Néanmoins, une question nous taraude, à savoir, y aurait-il
dans cette démarche artistique la volonté
d’associer, outre le bestiaire
en mouvement, la présence de la figure humaine libérée
de sa raideur squelettique
(en l’occurrence
, cell
e que l’on retrouve dans
les silhouettes de Lascaux
), pour atteindre la plasticité
mobile que seuls possèdent les chevaux et
les cervidés ? En d’autres termes, l’artiste, si tant est qu’elle relèverait ce défi,
accepterait-
elle de façonner l’
Homme autrement que dans une raideur dictée par le contraste avec la réception du Sacré, le
rapprochant ainsi de la nature dans l’expression ressentie de sa matérialité, à la fois physique et historique ?
Ou bien alors, le
cantonnerait-elle
dans la sphère d’une abstraction fondée sur le seul chromatisme fauve d’une nature inquiétante et sauvage ?
À
l’analyse des œuvres,
l’on se rend compte que l’artiste est une personne très cultivée,
en ce sens
qu’elle connaît
parfaitement son objet de recherche dans ses moindres détails, tout en le transcendant, par le besoin de le redimensionner à la
mesure, jamais atteinte, de la condition humaine.
CHRISTINE BRY s’accapare le thème (pour ainsi dire le mythe) fondateur de la préhistoire, tout en l’actualisant pour l’introd
uire
d
ans l’intemporalité absolue du geste créateur.
François L. Speranza
.
Arts
Lettres
Collection "Belles signatures" (© 2016, Robert Paul)